Projets au Burundi

Kira Burundi, en collaboration avec les bénévoles de Kira à Ngozi, mène actuellement quatre projets de front à Ngozi, tous liés les uns aux autres :


RENCONTRES HEBDOMADAIRES AVEC LES ENFANTS DE LA RUE

Chaque semaine, depuis le mois d’avril 2012, Kira Burundi, avec les bénévoles de Kira à Ngozi, regroupent de 35 à 50 enfants de la rue âgés de 7 à 17 ans pour un repas et des activités sportives qui se déroulent habituellement à l’intérieur d’une demi-journée.

Les enfants sont d’abord conduits au terrain de soccer où ils se séparent en équipes et jouent une ou des parties arbitrées par les membres bénévoles de Kira. Ensuite, les enfants se rendent dans un restaurant partenaire, qui prête gratuitement ses installations (cuisine, vaisselle et salle à manger) pour accueillir les enfants et leur permettre de prendre un repas sain, nutritif et équilibré. Ce repas se compose habituellement de haricots, de riz, de légumes feuilles (lenga lenga, chou), de légumes-racines ou tubercules (manioc, pommes de terre, patates douces, etc.), de viande de bœuf accompagné de sauce épicée et de tomates. Lors des fêtes, le repas est accompagné de Fanta orange ou de Coca-Cola, pour le plus grand bonheur des jeunes qui n’ont pas beaucoup d’occasions de fêter.

Lors de ces repas, les bénévoles profitent de la présence des jeunes pour les écouter et leur parler, bref pour tisser des liens de confiance avec eux. À l’occasion, de petites formations adaptées et simples leur sont données sur l’hygiène et leurs droits, par exemple.

Ces rencontres permettent aux jeunes de mieux se connaître et d’apprendre à collaborer plutôt qu’à se méfier les uns des autres, leur comportement habituel dans la rue. De plus, les adultes sont devenus des confidents et des personnes-ressources pour ces jeunes, leur donnant ainsi des figures adultes à qui se référer en cas de besoin. À l’approche de la saison des pluies, plus froide et plus rude, le comité a procédé à la distribution d’habits chauds et de savons pour les enfants.

Ces actions hebdomadaires n’ont probablement qu’un effet très limité, voire nul sur la santé globale des enfants, un repas nutritif par semaine n’étant certes pas suffisant pour améliorer leur état nutritionnel de façon notable et permanente. L’intérêt de ces rencontres réside davantage dans la fraternité, le bris de l’isolement et dans le fait que ces enfants retrouvent, pour quelques heures, le plaisir d’être des enfants vivant une enfance un peu plus normale.


RÉINSERTION DES ENFANTS DE LA RUE DANS UN RÉSEAU DE FAMILLES D’ACCUEIL

Les rencontres hebdomadaires avec les enfants ont permis aux bénévoles de Kira à Ngozi de dresser le portrait de 35 d’entre eux et de constater leur désir de retrouver un milieu familial stable et sécurisant. Suite à ces enquêtes, les bénévoles, avec Kira Burundi au Québec, ont développé un projet de réinsertion de ces enfants dans des familles d’accueil. Des appels ont été lancés dans la ville, et très vite 35 familles se sont montrées intéressées à accueillir ces enfants. Qu’il s’agisse de leur famille biologique, de leur parenté ou de familles qui leur sont étrangères, toutes ont été visitées par l’équipe de Kira à Ngozi afin de s’assurer du sérieux de leur démarche et d’identifier les vraies motivations qui les poussent à vouloir accueillir des enfants ainsi.

Ces familles s’engagent à prendre en charge l’enfant, à le nourrir, à le loger et à lui donner amour, affection et encadrement, et ce au meilleur de leurs capacités. En retour, les familles recevront une vache (ou un autre animal, selon leurs capacités), pour améliorer à la fois la fertilité de leurs terres et leur alimentation ou leur revenu par la consommation ou la vente du lait. L’animal, prêté aux familles, restera la propriété de Kira, et la famille s’engagera à redonner à l’organisme le premier veau de la vache. Ce veau sera alors donné à une autre famille ayant accepté d’accueillir un enfant. Au fil du temps, c’est toute une chaîne de solidarité qui sera créée et qui permettra à la fois aux enfants de la rue et aux familles d’accueil d’améliorer leur qualité de vie.

Les familles s’engagent aussi à devenir membres d’un réseau de familles d’accueil. Ce réseau, composé de l’ensemble des familles et supervisé par les bénévoles de Kira, constitue à la fois un lieu privilégié de prise de parole, d’écoute et de soutien des familles et des enfants et une structure ayant la légitimité de gérer un fond commun, financé par Kira Burundi et ses partenaires, destiné aux familles pour améliorer leur bien-être et celui de l’enfant accueilli. Ces fonds peuvent servir, par exemple, à couvrir les frais de santé et d’éducation des enfants, ou encore à développer de petits projets qui auront un impact certain sur les revenus des familles et le mieux-être des enfants.

En effet, les familles, en s’engageant dans ce processus, s’engagent à couvrir la plupart des dépenses relatives aux soins de l’enfant accueilli. Ces familles ne reçoivent donc aucun versement mensuel de la part de Kira. L’engagement des bénévoles de Kira à Ngozi envers ces familles et les enfants est plutôt de soutenir les familles et les enfants à la fois moralement et techniquement en effectuant le suivi de la réintégration des enfants, notamment dans les premières phases du processus de réintégration, et en guidant les familles vers les ressources disponibles à Ngozi pour les soutenir.

Ce projet a permis, depuis 2013, de réintégrer 12 enfants de la rue dans des familles d’accueil et de les remettre sur les bancs d’école. Certains d’entre eux sont, à l’heure actuelle, des premiers de classe, c’est tout dire de leur potentiel et de leur motivation! De plus, deux vaches ont déjà donné naissance à deux belles génisses, la chaîne de solidarité est donc véritablement en marche!

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LAVE-AUTO POUR GÉNÉRER DES REVENUS POUR LES ENFANTS LES PLUS ÂGÉS

Ce projet est une conséquence directe des rencontres hebdomadaires organisées par Kira à Ngozi. Lors de ces rencontres, certains enfants plus âgés ont mentionné ne pas avoir la motivation nécessaire pour retourner à l’école, et se sentent trop vieux pour retourner dans un milieu familial.

Cependant, ces jeunes ont démontré une vive volonté d’améliorer leur sort, et c’est en discutant entre eux qu’est née l’idée de mettre sur pied une station de lavage de voitures dans la ville de Ngozi. Ces petits commerces ont l’habitude de très bien fonctionner dans cette ville passante où plusieurs fêtes et célébrations regroupent des familles venues de loin, où les camions en provenance de l’étranger sont légion, où les autobus de voyageurs ont l’habitude de s’arrêter pour une pause et où plusieurs familles possèdent une voiture.

Les bénévoles de Kira, informés du projet par les jeunes, ont tout mis en œuvre pour rendre leur rêve réalité. Le comité a trouvé un terrain et a piloté la construction de la plate-forme de béton, du bâtiment et des autres infrastructures nécessaires au bon fonctionnement du lave-auto.

Depuis son ouverture officielle en août 2014, 10 adolescents travaillent quotidiennement au lave-auto et s’acquittent de leur tâche avec dévouement, sérieux et professionnalisme. Ils sont définitivement sortis du cycle de la pauvreté et utilisent leur salaire pour se loger, se nourrir, se vêtir et même se divertir! Toute une révolution pour ces jeunes que l’on considérait comme des nuisances publiques!

Le lave-auto de Kira jouit d’une telle réputation que des compagnies de transport transnationales en ont fait un arrêt obligatoire pour leurs camions et taxis, ce qui prouve que les jeunes de la rue, pour peu qu’on leur en donne les moyens, peuvent réussir de grandes choses!

Le lave-auto est aussi une entreprise à but non-lucratif; tous ses profits sont réinvestis dans les autres activités de Kira Burundi, et permettent actuellement de couvrir les frais liés au maintien des activités hebdomadaires avec les enfants de la rue.

Ce projet connaît un tel succès que le comité étudie maintenant la possibilité d’y ajouter un petit atelier de mécanique automobile, ce qui permettrait à d’autres jeunes de pouvoir y travailler et d’y apprendre un métier. À suivre!

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Prêts de livres et zone d’échange culturel

Le Burundi a instauré l’école obligatoire depuis les années 2000. Or, les établissements scolaires sont complètement dépourvus de matériel didactique et de livres pour inciter les jeunes à développer le goût de la lecture et de l’écriture. C’est pourquoi Kira Burundi, en s’appuyant sur le principe que la découverte de l’autre et la découverte de soi passent aussi par les livres et le rêve, a développé un projet novateur en partenariat avec les écoles du coin : celui de faire voyager les livres du Québec au Burundi, puis d’une école à l’autre, puis d’un élève à l’autre, afin de favoriser les échanges et le développement des habiletés en lecture et en écriture.

C’est ainsi que plus de 5000 livres, amassés, triés et empaquetés par les bénévoles du Québec, seront envoyés d’ici peu à Ngozi par bateau. Là-bas, ils seront disposés dans nos locaux, ce qui permettra la création d’une zone d’échange culturel ouverte à tous et spécialement aux enfants de la rue, où s’ajouteront à la lecture libre des activités culturelles variées qui seront élaborées par le comité de Ngozi.

De plus, les écoles partenaires du projet auront la chance d’accueillir, à chaque année, des livres différents dans leurs propres locaux, de façon à donner aux enseignants et aux enfants les outils nécessaires pour éveiller leur goût de la lecture et d’améliorer leurs compétences en ce domaine.

Le lien entre rue et livres est, pour nous, plus qu’évident : pour lutter contre la pauvreté matérielle, il faut aussi s’attaquer à la pauvreté intellectuelle. C’est pourquoi les livres participent à ce grand effort de lutte contre la pauvreté et l’ignorance que Kira poursuit depuis maintenant plus de trois ans.

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