Mission
Kira Burundi est une organisation sans but lucratif visant à soutenir les enfants de la rue de la ville de Ngozi, au Burundi.
La mission de l’organisme est :
- d’apporter une assistance aux enfants de la rue du Burundi afin de les rétablir dans leur dignité et leurs droits ;
- sensibiliser la population à la situation des enfants de la rue au Burundi ;
- de procéder à diverses activités de levée de fonds par voie de souscriptions publiques.
CONTEXTE AU BURUNDI
Le Burundi est l’un des pays les plus pauvres du monde. Situé en Afrique de l’Est, il est classé 185e sur 187 pays pour l’indice de développement humain (IDH) (PNUD, 2012). Le pays compte plus de 8,5 millions d’habitants sur 27 832 km2, ce qui en fait le deuxième pays le plus densément peuplé d’Afrique après son voisin le Rwanda. Les familles comptent en moyenne 6 personnes (2 adultes et 4 enfants). L’espérance de vie est estimée à 50 ans et le niveau de scolarité atteint par la moyenne de la population adulte ne dépasse pas la 3e année du primaire. Le revenu moyen annuel par personne est de 368 $, ce qui correspond environ à 1 $ par jour. Cette moyenne reflète par ailleurs mal la répartition de la richesse au sein de la population, dont la majorité gagne beaucoup moins que ce salaire.
La population du Burundi est caractérisée par sa jeunesse. Le pays comptait en 2012, selon l’UNICEF, 3,7 millions de mineurs (moins de 18 ans), ce qui est près de la moitié de la population du pays, dont 2,5 millions d’adolescents (10-18 ans) et 1,5 million d’enfants âgés de 0 à 5 ans. Avec une croissance démographique annuelle de 1,6 %, ces proportions ne cesseront d’augmenter dans les prochaines années. Paradoxalement, très peu d’infrastructures destinées à former, soigner ou encadrer la jeunesse existent au Burundi. Malgré l’instauration de l’école « gratuite » et obligatoire au primaire et la gratuité des soins maternels et infantiles pour les enfants âgés de 0 à 5 ans, plusieurs jeunes garçons et filles ne vont pas à l’école faute de moyens financiers familiaux pour payer les frais des examens, des costumes et des fournitures scolaires et n’ont aucun accès aux soins de santé par manque de sensibilisation des parents ou éloignement des centres de santé.
Le Burundi est un pays tout juste sorti d’une guerre civile d’envergure qui déchira la population entre 1993 et 2005. Cette guerre fit plus d’un million de victimes (morts et déplacés), déstructura bon nombre d’institutions et fragilisa le tissu social. Les violences entraînèrent le pays dans une situation économique et démocratique déplorable. Cette situation rend les enfants d’autant plus vulnérables, puisque nombre d’entre eux sont aujourd’hui des victimes indirectes de ces violences et de la pauvreté qu’elle a engendrée (enfants nés d’un viol, enfants dont les parents ont été tués pendant la guerre, enfants dont les parents ont été appauvris par la guerre et les déplacements, enfants dont l’héritage a été pillé)
Au niveau de la santé, le pays est durement touché par plusieurs problématiques de santé publique, notamment le paludisme, les diarrhées infantiles, la malnutrition sévère chez les jeunes enfants et le VIH-SIDA. Les filles-mères sont nombreuses (3 %) et la violence conjugale, bien qu’étant mal connue, fait tout de même des victimes (UNICEF, 2009).
Ainsi, les enfants du Burundi se retrouvent dans la rue pour plusieurs raisons, notamment : l’extrême pauvreté, la guerre et retour des réfugiés, la démobilisation des enfants soldats, les violences familiales et la mort ou déresponsabilisation des parents.
CONTEXTE DE NGOZI, VILLE D’INTERVENTION DU PROJET
La ville de Ngozi et les environs de la commune urbaine compte environ 1 million d’habitants. La population y vit essentiellement de l’agriculture de subsistance (à plus de 90 %), et les autres secteurs économiques d’importance sont le commerce (alimentaire et de détail), la menuiserie et la mécanique et les services (santé, éducation, services financiers, restaurants et hôtels, etc.).
Ngozi est aussi une ville qui se développe rapidement, grâce à l’intensité de l’activité commerciale qui s’y déroule. Elle est actuellement la deuxième ville en importance au plan économique, ce qui en fait une ville attirante pour les enfants orphelins ou qui fuient la misère des provinces limitrophes. À Ngozi habitent aussi des familles bien structurées et stables qui, sans être démesurément riches, peuvent subvenir adéquatement, quoique difficilement, à leurs divers besoins de base.
Contrairement à d’autres régions du pays, la guerre a eu moins de conséquences dans cette ville et dans ses environs à cause, entre autres, du tissu social particulièrement bien tissé qu’on y trouvait et qu’on y trouve encore. La solidarité entre les habitants y est donc forte, ce qui expliquerait aussi l’afflux des enfants vers ce milieu.
Une étude récente recensait 1 000 enfants de la rue dans la ville de Ngozi (Journal IWACU, 2012). Ces enfants vivent essentiellement de petits crimes (vols, menaces), de petits travaux (portage des sacs au marché, nettoyage des planchers, etc.), d’échanges informels et quelques fois de prostitution. Sans abri, ils dorment à la belle étoile ou sous la pluie, tout dépendant des saisons. Ils sont victimes de harcèlement de la part des gangs de rue et sont souvent victimes de violences de toutes sortes.
Les enfants suivis par l’ONG Kira au Burundi sont dans la rue pour des raisons tout aussi diverses : soit ils sont orphelins, soit l’un de leur deux parents est décédé et l’autre est dans l’incapacité de subvenir aux besoins de sa famille en entier, soit ils ont été rejetés par les nouveaux conjoints de leur mère ou de leur père, soit leurs parents ne peuvent les envoyer à l’école ou soit ils ont fui le domicile familial pour cause de la faim ou de la violence dont ils étaient témoins ou victimes.